Je rentre de mon stage de CNV sur le thème de la médiation et de la gestion de conflit dans le cadre éducatif. Deux jours à Lyon, au mois de décembre, animés par Line Sandrini et Hélène Artaud, son assistante, pour le compte de Declic CNV & éducation. Je les ai beaucoup appréciées pour leur dynamisme, leur joie et leur bienveillance.
De la théorie à la pratique…
Et pour mettre en pratique, merci à mes enfants qui me mettent à l’épreuve dès le lendemain ! Motivée et remontée à bloc par la formation du week-end, j’ai en tête les différents points de vigilance dont nous avons parlé ainsi que les étapes du processus de la médiation : reformulation miroir (= reformuler quasi à l’identique pour « accusez reception de ce la personne a dit), reformulation des sentiments et besoins, l’importance de ne pas avoir de projet sur les personnes lors d’une médiation, de rester neutre et impartial…
Mais…
AAAARGH !! Mais pourquoi ???
En fait, même si je n’arrive pas forcément à désamorcer la situation, j’arrive maintenant à prendre du recul et à l’analyser…
Analyse de la situation
Et je me suis rendue compte que la première étape de cet engrenage avait été que je ne prenne pas un temps pour moi. Ce fameux « stop » dont je vous parle dans l’article #20 La cocotte minute – Comment gérer sa colère en situation de conflit. Je suis entrée dans cette situation avec des jugements en tête : “Mais c’est pas possible, il recommence encore, il pourrait faire un effort, ça ne va rien abimer… !!” Je me sens frustrée car j’aimerais tellement de la coopération, de l’harmonie…
Or je n’en ai pas pris conscience et j’ai exprimé mes jugements à voix haute, ce qui a immédiatement mis Léo en opposition.
En même temps, nous avions vraiment insisté lors du stage sur le fait que médiateur devait être neutre et impartial… Ni l’un, ni l’autre dans mon cas ! Cela commençait mal !
Un temps de pause m’aurait permis de me recentrer et les jugements, on les dit dans sa tête, pas à son interlocuteur…
Ensuite, lorsque Gaël va voir autre chose, je prends conscience que je ne devrais pas avoir de projet sur Léo, nous avions bien insisté sur ce point en stage également… Or j’avais bien un projet sur lui, qui était qu’au final il montrait ses pièces… ! Donc, ni une, ni deux, je reviens à la charge car et je ressens comme une injustice envers Gaël… J’insiste! Je trahis la confiance de Léo qui accepte de me les montrer à moi, et le force à les montrer à Gaël. Léo explose…
Voici ce qui s’est joué, et très rapidement ! Comme dans cette situation, ce sont souvent l’enchainement de maladresses de notre part qui peuvent mener à la crise… Et oui… Pas seulement notre enfant “terrible”!
Pour ma part, je suis maintenant consciente des mécanismes qui peuvent se mettre en place et je me rends compte qu’il en faut tellement peu pour orienter une situation dans un sens ou dans l’autre !
Car les choses auraient pu se passer autrement…
Gestion de conflit grâce à la médiation
La médiation doit suivre un processus bien précis pour que les deux personnes en conflit arrivent à s’apaiser. Cet apaisement apparait en fait lorsque les besoins de chacun sont reconnus par l’autre. C’est à partir de ce moment là seulement qu’on peut envisager une recherche de solution.
En bref,
Dans le cadre d’une gestion de conflit, le processus de médiation fait intervenir différents outils :
- La reformulation miroir : (tu dis que… / vous dites que…), cela sert à prendre en compte la parole de chaque personne.
- Les questions de clarification : si nécessaire.
- La traduction par le médiateur des jugements en sentiments et besoins.
- La reformulation des sentiments et besoins de chacun, par chaque partie.
- Et pour finir, la reconnaissance mutuelle des besoins.
Un autre exemple de médiation dans l’article #9 La Cabane – Médiation entre enfants.
En espérant que cela puisse vous servir!
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