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Un peu de théorie

Étape 1 : Observation ou évaluation ?

Famille se tenant par la main en hiver - observation ou évaluation?

Exercice d’observation : que voyez-vous sur cette image?…


Un article un peu plus théorique sur la CNV car j’ai l’impression de m’être un peu éloignée de ses principes fondamentaux dans ma pratique. Je ressens actuellement le besoin d’une piqure de rappel ! C’est pourquoi, j’ai commencé la lecture du livre « Pratiquer la Communication NonViolente » de Françoise Keller. Je le trouve clair et concret et j’ai eu envie d’écrire cet article afin de mieux intégrer les choses et vous les faire partager.

Différencier une évaluation (ce que je me raconte) et une observation (ce que je vois) est la première étape du processus en CNV. Car l’une ou l’autre auront un impact différent sur nos ressentis et nos sentiments et ceux de nos interlocuteurs.

Ainsi, je vous propose d’expérimenter la différence entre les deux et aussi d’observer ce qu’il se passe dans votre corps selon que vous exprimez l’une ou l’autre.

Car, contrairement à ce que l’on pourrait parfois penser, ce ne sont pas les situations qui sont à l’origine de nos états ou de nos sentiments : je ne suis pas en colère A CAUSE d’untel, ou parce qu’IL a fait cela… Je suis en colère car mes pensées et mes perceptions sur cette situation m’ont mises en colère !

La situation est un déclencheur mais pas la cause. Car une même situation, perçue par des personnes différentes n’aura pas le même impact sur chacune d’elles. Cela montre donc bien que c’est notre perception de celle-ci qui déclenche notre réaction.

Alors, observation ou évaluation?

Ainsi, en CNV, on différencie ce qu’on appelle les jugements et évaluations (ce sont nos pensées, ce qu’on se raconte) des observations (qui sont la description des faits la plus neutre possible).

Les évaluations sont les pensées que nous pouvons avoir face à une situation qui nous fait réagir :

  • Je pense que c’est bien, mal, vrai, faux… (jugements)
  • Je pense qu’elle est comme cela (étiquette)
  • Je blâme quelqu’un pour ce qu’il se passe. (reproche)
  • Je pense qu’il faut, qu’il doit ou ne doit pas… (pas de choix possible)

Il est important de les accueillir, en auto-empathie, c’est à dire pour nous-même. Il est conseillé de les garder pour soi, car elles induiront une réaction de fermeture chez notre interlocuteur !

Une fois que nous avons pris conscience de nos jugements, nous pourrons faire l’exercice de l’observation : c’est-à-dire observer de façon neutre et sans juger les faits qui ont déclenchés une réaction en nous. L’observation est une description précise des faits, de ce que l’on voit, ou entend, elle décrit un moment précis et une situation précise.

L’observation (puisqu’elle ne sera jamais totalement neutre) pourra être partagée avec l’autre, par exemple pour s’assurer qu’il voit bien la même chose que nous.

Exemple

« Quel bazar ici ! » est une évaluation, car le mot « bazar » n’a pas la même signification pour chaque personne.

Observer va consister à repérer les faits qui font penser que c’est le « bazar » : plusieurs jeux sont par terre ? une paire de chaussures est au milieu de la pièce ? deux pulls et une chemise sont sur le canapé ?

Vous imaginez que si j’arrive dans le salon où sont mes enfants et mon mari, et que je m’écrie « C’est le bazar ici ! » (Version 1), cela ne va probablement pas engager le dialogue ou inciter à la coopération pour ranger les affaires ! De mon côté, je vais m’énerver car personne ne bouge et que personne ne prend en compte mon besoin d’ordre. Mes pensées vont être à l’origine de mon sentiment de colère.

Sinon (version 2), je peux accueillir mes jugements dans ma tête : j’en ai marre, ils ne respectent rien, il y en a de partout. C’est moi qui vais encore devoir tout ranger…

Puis respirer, observer et m’exprimer : je vois une paire de chaussures au milieu de la pièce, trois puzzles défaits sur le tapis et une veste sur le canapé, vous aussi ?

C’est la première étape du processus de communication non violente OSBD (observation, sentiment, besoin, demande).

Le fait d’observer va aussi me permettre de me détendre et de prendre de la distance avec mes pensées premières, qui auraient pu engendrer un sentiment de colère si elles avaient continué à s’amplifier et à être ressassées. Et cela devrait permettre d’engager la dialogue.

Entraînement

Pour vous entrainer, voici quelques situations, pour lesquelles, je vous invite à accueillir vos évaluations et jugements dans un premier temps, puis à essayer d’observer les faits dans un deuxième temps. Vous pouvez également essayer de ressentir ce qu’il se passe pour vous lorsque vous émettez des jugements, ou des observations.

Pour ne pas vous influencer, je vous dévoile mes réponses à la fin de l’article.

  • Évaluation (ce que je me raconte): ……………………………………………….
  • Observation (ce que je vois): ………………………………………………………

N’hésitez pas à partager vos observations dans les commentaires ou sur la page Facebook du blog. Autant, les jugements sont propres à chacun, autant les observations devraient être proches les unes des autres, et cela pourrait être intéressant de comparer! Et si vous faites l’exercice, vous remarquerez qu’il n’est pas si simple que cela !

En bref, pour une observation sans jugement,

  • J’accueille tous mes jugements dans ma tête. Cela fait du bien ! Les jugements sont d’ailleurs de très bons indicateurs de nos besoins, mais nous en reparlerons.
  • J’observe et je décris de manière neutre et précise la situation.
  • Si nécessaire, je demande une validation de mon observation à mon interlocuteur.
  • Je peux ensuite dialoguer et poursuivre le processus en exprimant mes sentiments, besoins et demande.

Bonne observation!


Mes réponses, à titre d’exemple

Image de présentation de l’article :

  • Évaluation : Une famille composée des deux parents et leurs deux enfants sont sortis malgré le froid admirer les décorations et les illuminations de Noël
  • Observation : Deux enfants se tiennent la main, il y a un adulte de part et d’autre des enfants, leur tenant la main. Ils portent tous les quatre des manteaux. L’enfant le plus petit porte une cagoule, l’autre enfant, sa capuche, et l’adulte de droite, une écharpe. Au dessus et autour d’eux, il y a des guirlandes lumineuses ainsi que d’autres personnes.

Vidéo, situation 1

  • Évaluation : Mais qu’est-ce qu’il fait ? Encore sur la tablette à jouer alors que les enfants se disputent ?! Et il ne bouge pas ! Ça va encore être à moi de gérer ça. De toute façon c’est toujours pareil ! J’en ai vraiment marre.
  • Observation : J’arrive et je vois que tu utilises la tablette pendant que les enfants qui sont à côté se tapent et crient.

Situation 2

  • Évaluation: Mais qu’est-ce qu’il fait ? Il jette encore des jeux dans toute la maison, il va les casser, en plus, ça fait vraiment beaucoup de bruit!
  • Observation: Léo lance des pièces de Légo dans une boîte. Les pièces font du bruit en arrivant dans la boîte.

Situation 3

  • Évaluation : Il m’ignore encore une fois… Il ne m’écoute jamais, il me manque vraiment de respect, j’en ai tellement marre de son comportement.
  • Observation : Quand j’appelle Léo, il ne me répond pas et tourne le dos.

Situation 4

  • Évaluation : Il m’énerve ! Il traine encore pour aller se coucher, ça va prendre 10 ans et moi qui ai envie d’être tranquille, il fait tout pour m’énerver !
  • Observation : Quand je demande à Gaël d’aller se coucher, il me répond qu’il ne veut pas et qu’il veut jouer.

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Crédit photo: Burst

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