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Un peu de théorie

La langue girafe – Le processus de la communication non violente

Langage girafe communication non violente

Pourquoi Marshall B. Rosenberg a-t-il choisi la girafe pour représenter la communication non violente et comment fonctionne t-elle?


Pourquoi la girafe ?

Marshall B. Rosenberg a choisi la girafe pour représenter la communication non violente car c’est l’animal qui a le plus gros cœur et que la CNV vise à favoriser des échanges où nous donnons à partir d’un élan du cœur, et aussi car la girafe peut prendre de la hauteur et voir loin avec son long cou.

Le langage « non CNV » est lui, représenté par un chacal.

Le processus de la communication non violente :

schéma langage CNV

Ce qu’on appelle le processus OSBD (Observation, Sentiment, Besoin, Demande) se décompose comme cela:

1. L’observation des faits

Premièrement, il s’agit de décrire les faits de façon neutre, sans jugement ou évaluation. En effet, le but est d’ouvrir le dialogue avec son interlocuteur plutôt que de le fermer en émettant un jugement et en mettant l’autre personne sur la défensive. Car dans ce cas, elle ne sera plus du tout disposée à nous écouter.

Par exemple :

  • Jugement: Tu ne m’écoutes jamais !
  • Observation: Quand je te parle et que tu regardes ton téléphone portable….

Cependant, il faut rester vigilant et garder à l’esprit son intention de ne pas évaluer, car le langage non verbal a une grande importance dans la façon dont le message sera reçu (même s’il s’agit d’une observation neutre) : ton, posture… qui peuvent faire penser à un reproche.

2. Les sentiments

Ensuite, la communication non violente s’intéresse aux sentiments que nous ressentons. Ce sont à la fois les sensations physiques, les émotions et les sentiments. Les sentiments sont des indicateurs qui nous préviennent que quelque chose en nous est satisfait ou non.

Les 4 sentiments de base sont :  la joie, la colère, la peur et la tristesse, qui se déclinent en différentes nuances.

“Je me sens…” “Je suis….”

Il faut souligner que nos sentiments viennent de nos besoins et non pas des évènements ou des actions d’autrui !

Attention également aux évaluations masquées qui ne sont pas des sentiments mais des reproches déguisés, qui s’adressent, en fait, à une autre personne, par exemple : “je me sens abandonné, étouffé, manipulé”…

3. Les besoins

« Tout ce que l’on fait, c’est aller à la rencontre de nos besoins » Marshall B. Rosenberg

Le terme “besoin” désigne ce qui est indispensable à notre vie et également ce qui lui donne de la sécurité et du sens.

Notons que les besoins sont universels et communs à tous les êtres humains et qu’ils ne sont pas rattachés à une chose, une action ou une personne. « J’ai besoin de… » et pas « Je besoin que tu… »

De plus, ils s’expriment en termes positifs.

Et enfin, ils peuvent être : de survie (alimentation, air, hydratation, repos…), de bien être (bienveillance, calme, ressourcement, paix…), de réalisation (apprentissage, confiance, expression, accomplissement…), de relation (amour, appartenance, considération, reconnaissance, équité, harmonie…), de célébration.

4. La demande

Lorsque nos besoins ne sont pas satisfaits, après avoir exprimé nos observations, sentiments et besoins, nous pouvons demander des actes concrets qui pourraient contribuer à améliorer notre bien-être. Et nous pouvons aussi formuler cette demande de manière à ce que l’autre prenne plaisir à y répondre, ou du moins, qu’il soit dans des dispositions favorables pour y répondre.

Une demande doit être :

  • précise (elle s’adresse à une personne donnée),
  • concrète (elle concerne des faits en particulier),
  • réaliste et réalisable (pour avoir plus de chance d’obtenir ce que l’on demande),
  • actuelle (s’exprime au présent et est cadrée dans le temps),
  • positive (s’exprime en termes positifs),
  • ouverte et négociable (contrairement à une exigence).

Par exemple:

  • “Serais-tu d’accord pour venir me voir ce soir à 18h?”
  • “Serais-tu d’accord pour ramasser les vêtements qui sont par terre dans ta chambre et les mettre dans le panier à linge avant le repas?”

Il y a deux types de demandes:

  • Celles visant la connexion avec l’autre (demande de reformulation ou du retour de l’autre personne) (90% des cas):
    • “Je voudrais être sur que j’ai été clair, pourrais tu me dire ce que tu trouves d’important dans ce que j’ai dit?”
    • “Maintenant, si tu es d’accord, j’apprécierais que tu me dises ce que tu en penses.”
    • “J’aimerais entendre comment tu te sens par rapport à ça?”
  • Celles visant une action (10% des cas).
    • Est-ce que tu serais d’accord pour qu’on cherche une solution ensemble?
    • Est-ce que tu serais d’accord pour… ?

Le processus de la communication non violente peut être utilisé :

Même si l’application du processus de manière formelle peut sembler un peu artificielle au départ, avec l’expérience, elle deviendra plus naturelle. Dans un premier temps, cette structure peut être un guide sur lequel s’appuyer:

Quand je vois… je me sens… car j’ai besoin de…/ car ce qui est important pour moi, c’est… Est ce que tu serais d’accord pour…?

A vous de tester! Et n’hésitez pas à me dire ce qui s’est passé dans les commentaires ou sur la page Facebook.

Pour en savoir plus, je vous encourage à lire ces livres sur la communication non violente.

Crédit photo: FreeImages

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3 COMMENTS

  • lmilanl

    D : demande dans un langage positif d action et realisable dans un laps de temps donne (plutot qu un voeu formule en langage negatif ce qu on ne veut pas -, en langage non concret, ou une exigence non negociable).

  • Erica
    AUTHOR

    Bonjour et merci pour ton commentaire!
    En effet, ce n’est pas facile à mettre en place et encore moins dans les situations stressantes! C’est pourquoi, en formation, on nous conseille de nous entrainer d’abord sur des situations anodines, sans enjeux forts, pour intégrer les choses et devenir capable petit à petit de les mettre en place dans des situations plus compliquées. “On n’apprend pas à naviguer dans la tempête” 😉 Belle journée à toi!

  • Moulinier

    Il y a une véritable évolution dans la communication avec l’enfant. C’est très intéressant mais certainement pas facile à mettre en place lorsque le temps manque ou lorsqu’ on est confronté à des situations difficiles.
    Il faut persévérer et je pense que tout le monde a à y gagner en sérénité !