J’ai récemment eu l’occasion de participer à un atelier sur la parentalité sur le thème des relations entre frères et sœurs, animé par Isabelle Peloux, directrice de l’école du colibri et membre fondateur du centre agroécologique des Amanins, organisé dans le cadre du Réseau Education en Biovallée / Territoire apprenant.
Si le thème de l’éducation vous intéresse et que vous habitez dans ou à proximité de la Biovallée, je vous conseille vivement de consulter et de participer à leurs évènements. C’est le deuxième atelier auquel je participe dans ce cadre. (Je vous parle du premier dans l’article #19 Les devoirs… bis – Apaiser les tensions à posteriori.) Et j’ai pu apprécier la qualité des thèmes proposés ainsi que celle des intervenantes lors de mes deux participations.
Comment être juste avec chacun de mes enfants ?
L’égalité entre les enfants semble en effet être un sujet de questionnement important pour les parents.
Est-ce que je dois donner exactement la même chose à chacun même s’ils n’ont pas le même âge ? Les laisser faire les mêmes choses ? En même temps, ne faut-il pas faire une différence pour respecter leur différence d’âge et donc de capacités ? Faut-il les coucher à la même heure ? Comment ne pas rentrer dans des calculs d’apothicaire et éviter qu’une guerre ne se déclare si je sers trois petits pois de plus à l’un ou à l’autre ???
Je suis sûre que si vous avez plusieurs enfants, ces questions doivent vous parler…
Isabelle Peloux nous a demandé si, à la maison, nous souhaitions la paix ou la justice ?… Car la paix n’est pas forcément juste… Nous évoquons la différence entre l’égalité (donner la même chose à tout le monde) et l’équité (donner en fonction des besoins de chacun).
Prendre en compte les besoins de chacun
En effet, Isabelle insiste sur le fait que chaque personne (y compris les enfants) n’a pas les mêmes besoins aux mêmes moments. Elle entend le terme « besoin » au sens de la Communication Non Violente : universels et communs à tous les humains.
Il s’agirait donc de cultiver le fait que les besoins de chacun sont différents et qu’on y répond donc de façon différente.
Elle nous fait analyser une situation conflictuelle entre frères et sœurs en nous demandant quels sont les besoins qui entrent en jeu pour chaque enfant et également pour nous, en tant que parent assistant au conflit.
Les principaux besoins touchés dans les relations entre frères et sœurs sont le plus souvent : le besoin de repos, de sécurité affective, de réconfort, de soutien, d’affection, d’appartenance, de considération, d’importance, d’intimité, de tranquillité, de jouer, d’apprentissage, de stimulation, de créativité, de reconnaissance.
Et lors de conflit, il est probable que les besoins prioritaires de chaque enfant soient différents à ce moment-là.
Typiquement : l’un veut jouer avec l’autre et l’autre veut être seul dans sa chambre… Il s’agit donc d’accueillir les sentiments et les besoins de chacun puis de trouver un accord entre les enfants. En demandant par exemple à l’enfant qui veut être seul s’il voudra jouer avec son frère ou sa sœur à un autre moment, ce qui pourrait permettre à l’autre enfant d’être rassuré.
Je parle plus en détail de la médiation dans l’article #21 Gestion de conflit : l’importance de chaque détail !
Besoin de justice
Isabelle pointe également le fait que le besoin de justice est souvent très présent chez les enfants car ils ont, en tant qu’enfants, peu de choix, car ils sont dépendants des adultes. Ils ne peuvent pas choisir leurs parents, d’avoir ou non des frères et sœurs, leur maison… Ce qui peut être difficile à vivre ! Et c’est au parent d’assumer ses choix pour qu’ils ne soient pas portés par les enfants.
Par exemple : On peut exprimer à son ainé que c’est notre choix d’avoir eu plusieurs enfants et qu’il n’y est pour rien dans ce choix. Pour ne pas qu’il puisse croire que ses parents ont eu un autre enfant parce qu’il n’était pas assez bien.
S’écouter
Ensuite, pour les parents, nous en revenons au fait qu’il faille être à l’écoute de nos ressentis lorsque nous prenons des décisions ou que nous passons à l’action, en particulier avec nos enfants. En effet, pour être justes et cohérents, en premier lieu avec nous-même, nous devons connaitre nos besoins. Nous pouvons par exemple différer nos réponses pour prendre le temps de la réflexion. Car une décision prise à l’encontre de nos besoins générera la plupart du temps de la frustration qui ressortira à un moment ou à un autre…
Pour conclure : un atelier riche en échanges qui aurait pu se prolonger longtemps vue l’étendue du sujet !
Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez l’approfondir, Isabelle propose des stages d’accompagnement à la parentalité.
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